Je ne sais si vos paupières sont si closes que je ne puisse me glisser dessous, avec mes tubes de pastels et mes essences légères…
C’est là que commence le travail du peintre des rêves… Une recherche délicate et exaltante… Il s’agit de remettre des couleurs dans les songes, de blanchir ceux qui sont trop sombres et de surligner ceux qui sont tellement fins qu’ils glissent dans le sommeil sans qu’on ne puisse les retenir…
Les peintres en songes sont avantagés sur ceux en bâtiment car ils n’ont besoin d’aucune échelle, d’aucun échafaudage ni du moindre tabouret… Il nous suffit juste de tendre le pinceau pour voir les rêves vers nous venir… Certains foncent, d’autres lambinent en chemin. Parfois, les plus timides ne procèdent que par petits bonds discrets, quand ils croient que personne ne les remarque… Il en est qui mettent des années à s’apprivoiser…
La palette est infinie : des bleus plus clairs que les aubes les plus douces, des violets plus cardinalices que Rome ne sait en faire, des jaunes mordorés et maternels, des vertes et des pamurres…
Et quand le bel ouvrage est fini, il reste le temps que durent les rêves…
Notre Pénélope s’appelle Réveil…
Mais parfois, parfois… Pénélope laisse échapper un petit brin de sa toile… Oh ! pas grand chose… Juste une miette colorée qui fleure encore les tapis de pétales sur lesquels vous marchiez, quelques secondes auparavant…
Aviez-vous le sourire à votre réveil?
Si oui, c’est que, entre vos cils, existait une porte dérobée d’où vous m’avez fait signe d’entrer… Le saviez vous, où cette entrée secrète menait?
Maintenant vous le savez…
c’est doux….
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Ce cas d’havre, est-ce qui ?
Il était une fois
une grenouille bleu-roi
qui s’appelait Zéphir, je crois.
Un jour d’illumination, ma foi,
alors qu’elle sirotait son Coca-Cola,
elle se mit à croasser : « Taratata ! ».
Car ce n’était qu’un rêve, cette fois.
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